Valeurs communes et la base du Dialogue Inter Religieux

Publié le par Blog de la RAJA-JEC

BASES DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX DANS LA BIBLE ET LA TRADITION DE L’EGLISE :

L’Eglise à la rencontre de l’Islam

Prions :

Dieu qui es la vérité et celui qui nous mène sur le bon chemin,

Dirige nos esprits et nos âmes vers la vérité et la sagesse.

Emplis nos cœurs de science et de connaissance vraie.

Ouvre-nous à ta parole

Toi qui es vivant aujourd’hui et pour les siècles sans fin.

Amen.

Plan de l’exposé

1.      Du dialogue en général

2.      Le dialogue interreligieux dans la Bible (quelques pistes et références)

3.      Le dialogue islamo-chrétien dans la tradition de l’Eglise

4.      Conditions et exigences de la rencontre selon l’Eglise après Vatican II

5.      Le but final du dialogue islamo-chrétien

 

1.      Du dialogue en général

 

  • Pour la petite histoire :




  •  Dialoguer, c’est faire l’effort de connaître, comprendre, apprécier l’autre qui est différent de moi. Notre société est devenue pluraliste : On assiste à un brassage de cultures, de peuples, de mœurs et de croyances. L’autre fait partie de notre monde, de nos rencontres quotidiennes. Dialoguer, c’est se mettre dans une attitude positive d’accueil et d’écoute de l’autre. C’est à mon avis une gestion positive du pluralisme dans le respect de l’un et de l’autre qui sont différents.
  • C’est le pape Paul VI, dans son encyclique « Ecclesiam suam » (1964, un document de l’Eglise et de la foi chrétienne), qui a utilisé le premier, dans le domaine religieux, l’expression « entrer en dialogue ».
  • A la suite de ce document, pendant de nombreuses années, le dialogue interreligieux va être compris surtout comme un échange d’idées, une rencontre entre théologiens et spécialistes de différentes religions.
  • De nos jours, il semble que nous avons mieux compris le dialogue interreligieux car il n’est plus seulement dialogue religieux intellectuel. Il prend en compte toute la dimension humaine et se manifeste dans la vie concrète de tous les jours.
  • Notons cependant que l’aspect religieux du dialogue n’est pas à négliger. Il est la base même du dialogue. Chrétiens et musulmans ne se rencontrent pas comme des hommes « neutres ». Ils le font en tant que croyants dans le respect de leurs religions.

 

2.      Le dialogue interreligieux dans la Bible

Le fondement du dialogue interreligieux est biblique. Les grandes figures et les pionniers du dialogue ont été fortement inspirés par la Parole de Dieu qui fut le guide de leur vie. On peut citer en l’occurrence S. François d’Assise celui-là qui au nom de sa foi alla trouver le sultan Al-Kamil en 1219, Louis Massignon…

      Maintenant passons en revue quelques passages bibliques qui fondent le dialogue interreligieux.
 

  • Dès les premiers chapitres de la Bible, dans le livre de la Genèse (Gn 1-11), Dieu atteste qu’il y a une fraternité entre tous les hommes. Ne sommes-nous pas tous « des fils d’Adam » ? L’apparition de la figure d’Abraham dans Gn 12 vient marquer comme d’un sceau d’authenticité le dialogue. En effet, en Abraham « sont bénies toutes les nations ». Tous, chrétiens et musulmans se reconnaissent en Abraham. C’est notre « père dans la foi ».
  • Les prophètes bibliques parleront d’une « alliance universelle ». Si Israël a été élue, c’est uniquement pour être le témoin de cette alliance au milieu des nations. Son élection est une mission, un service. Israël doit être « lumière des nations » (Is 49, 6) et une communauté phare pour les peuples (Is 60, 1-6)
  • Un regard dans la vie de Jésus. La vie de Jésus montre son respect formidable de l’homme et de la femme quelque soit leur origine, leur religion, leur morale. Et cela, malgré toutes les barrières culturelles et religieuses que pouvaient imaginer les contemporains de Jésus. Rappelons que le ministère de Jésus s’est localisé en Palestine, surtout en Galilée, pays juif mais aussi appelé « carrefour des nations ». Dès le début de son ministère, Jésus a montré une attitude d’écoute et d’ouverture à l’égard des non-juifs. Son attitude a provoqué le scandale chez ses coreligionnaires et l’incompréhension chez ses disciples. On peut dire que toute la vie de Jésus a été une succession de rencontres étonnantes ; un dialogue non stop. Citons-en quelques séquences :
  • La rencontre avec la syro-phénicienne en Mt 15, 21-23
  •   La rencontre avec le centurion de Capharnaüm en Mt 8, 5-13
  • La rencontre avec le possédé syrien en Mt 8, 28-34
  •  La rencontre avec les dix lépreux en Lc 17, 11-19
  •  La rencontre avec la femme samaritaine en Jn 4, 5-42
  • La parabole du bon samaritain en Lc 10, 29-37

En plus de ces rencontres, on peut retenir quelques paroles de Jésus qui sont des paroles ouvertes en ce sens qu’elles n’excluent aucun homme ni aucune femme. Deux exemples pour étayer ce propos :

 « Quiconque fait la volonté de mon Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère » (Mc 3, 35) : Jésus est chez lui en Galilée, dans son village, entouré d’une grande foule ; on lui dit que sa mère et ses frères cherchent à le voir. Et lui, Jésus de dire : « qui est ma mère, qui sont mes frères ? Quiconque fait la volonté de mon Pere, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère ! » Qui dit mieux ? Seul, le silence s’exprimera. Qui que vous soyez, chrétien, musulman… Faites la volonté de Dieu et vous voilà frère, sœur de Jésus.

Le jugement dernier e Mt 25, 32-45. Il semble que c’est le texte le plus ouvert de la Bible. C’est un texte sur le salut final de tout homme. Jésus s’y identifie aux plus petits et aux nécessiteux. Pas un seul mot sur la religion. Suivons : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ? Et le Roi leur fera cette réponse : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. Alors il dira encore à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas visité. Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir ? Alors il leur répondra : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. » (Mt 25, 31-40). Aimer Dieu c’est facile, mais la vraie preuve de l’amour de Dieu est d’aimer l’autre, le voisin, ton frère, ta sœur, ton épouse, le mendiant de la rue, le chrétien, le musulman…

 

La résurrection du Christ va abattre toutes les frontières, tous les murs entre les hommes : C’est l’alliance universelle rétablie (Jn 20, 21). Le Christ ressuscité investit les apôtres d’une mission à envergure universelle : « Vous êtes mes témoins… jusqu’au bout du monde » (Ac 1, 3).

 

Saint Paul Paul de Tarse (à l'origine Saül né v. 10 à Tarse, en Cilicie (aujourd’hui İçe, enTurquie) – mort v. 65 à Rome) est l'une des grandes figures du christianisme, par le rôle qu'il a joué dans son expansion initiale, et par son interprétation de l'enseignement deJésus. Selon le Nouveau Testament, Paul se revendique comme l'un des apôtres deJésus-Christ qui, quelques années après sa mort, sa résurrection et son ascension, lui est apparu et l'a converti sur le chemin de Damas, alors qu’il s’y rendait pour arrêter des chrétiens. Pour Paul, le salut n’est pas la propriété privée d’un peuple  de circoncis c’est-à-dire le peuple juif. Le salut est donné à tous ceux qui ont la foi quelque soit leur origine : Juive ou grecque… En Rm 8, 14 il écrit :  «  En effet, tous ceux qu'anime l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. » En 1 Tm 2, 4 : « Dieu veut le salut de tous. »

Le dernier fondement du dialogue interreligieux pour le chrétien, c’est l’amour de Dieu lui-même, qui dialogue avec tous, tout en dépassant les barrières humaines : « Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.  Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? » Mt 5, 43-46

Tout ce que vous voulez que les musulmans fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la loi et les prophètes. Vous avez bien compris, je n’ai fait que paraphraser Jésus en Mt 7, 12

3.      Le dialogue islamo-chrétien dans la tradition de l’Eglise

« Hors de l’Eglise pas de salut », cette formule de saint Cyprien de Carthage, mal comprise, a guidé l’Eglise pendant 13 siècles, cultivant le rejet des autres religions. En témoigne les guerres de religions dans notre histoire : croisades et conquêtes au nom de Dieu.

 A partir du 19ème et 20ème, certains hommes d’Eglise s’investissent pour mieux connaître l’Islam. Ce sont surtout des missionnaires vivant en milieu fortement islamisé tel les dominicains au Caire, les missionnaires d’Afrique ou pères blancs à Tunis, Beyrouth. Cet intérêt pour l’Islam fera naître le PISAI, Institut Pontifical des Etudes Arabes et Islamiques. Notons que cet institut est en lien avec al-Azhâr, l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique), la Râbita (Ligue mondiale Islamique) de la Mecque et la Jam’iyyat al-Da’wa de Tripoli.
 Le boom des relations entre l’Eglise et l’Islam viendra avec le Concile Vatican II (1962-1965).  Ce concile a opéré un changement de regard fondamental. L’Eglise pose un regard positif sur les autres religions. Le concile, par deux textes, a reconnu l’Islam. Voici ces deux textes :

ü  « Mais le dessein de salut englobe aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux, d'abord, les Musulmans qui, en déclarant qu'ils gardent la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour. » LG 16

-  « L'Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de ta terre (5), qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu'ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète; ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l'invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l'aumône et le jeûne. Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu'à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté. » NA 3

-  Notons un dernier document non moins important : « Ecclesiam suam ». Il paraît pendant le concile. C’est une encyclique du pape Paul VI. Dans cette encyclique, le pape invite l’Eglise à prendre l’initiative de faire les premiers pas dans le processus du dialogue. Dieu n’a-t-il pas pris l’initiative de nous rencontrer, nous les hommes ? Il conseille de mener le dialogue dans la franchise de l’amour, sans calcul et dans le respect de l’autre. Paul VI a relevé dans ce document quatre caracteristiques très importantes du dialogue : ce sont la clarté, la douceur, la confiance et la prudence.

 

- Depuis le concile, les différents papes se sont engagés dans cette voie du dialogue.

ü  Jean- Paul II est intervenu des centaines de fois, lors de ses nombreux voyages dans les pays musulmans et au moment de recevoir des personnalités musulmanes au Vatican, pour parler du dialogue avec l’islam. Il est indéniable que ce Pape attacha un intérêt aux relations avec l’islam et qu’il a cherché à pratiquer le dialogue lui-même. Mentionnons quelques grandes rencontres :

-          La rencontre avec les jeunes musulmans à Casablanca au Maroc. C’est Hassan II, chef d’un d’Etat musulman, en plus « commandant des croyants » et descendant du prophète Mohamed, qui invita le Pape lui-même à une visite officielle et à parler devant des milliers de jeunes marocains.

-          La rencontre de prière pour la paix avec les chefs religieux à Assise le 27 octobre 1986.

-          La rencontre de prière avec les responsables religieux du monde au Vatican, en novembre 1999, à la veille de l’année du jubilée de l’an 2000.

-          La visite de la mosquée de Bagdad, en l’an 2001. Etc.

Jean- Paul II a beaucoup insisté sur la présence active de l’Esprit de Dieu dans la vie religieuse  des non- chrétiens et dans les traditions religieuses auxquelles ils appartiennent.

  •  Benoît XVI : Le nouveau Pape, dès sa première sortie hors de Rome, aux journées Mondiales de la jeunesse chrétienne (JMJ) à Cologne, a voulu rencontrer les autorités musulmanes. Il leur a promis de continuer les contacts et l’œuvre du Pape Jean-Paul II. Il a parlé du dialogue comme d’une « nécessité vitale » de l’Eglise. Ailleurs il a répété que «  les relations entre l’Eglise et l’Islam seront une des réalités du XXIème siècle.

 

  •  Le Conseile Pontifical pour le dialogue interreligieux, crée par Paul VI le 19 mai1964, a , de son côté, publié plusieurs textes importants au niveau de la réflexion théologique et pastorale sur les relations islamo chrétiennes. Un de ces documents de base s’intitule «  Dialogue et Annonce » (Pentecôte, le 19 mai 1991). Comme le titre le fait entendre, il considère le dialogue  et l’annonce de la Bonne Nouvelle comme les deux aspects de l’unique Mission de l’évangélisation de l’Eglise, deux voies certes différentes mais complémentaires. Il faut donc situer le dialogue à l’intérieur même de la mission de l’Eglise. L’Eglise ne peut pas ne pas dialoguer.

 

  • Dans beaucoup de diocèses de l’Eglise catholique  travaille une commission pour les Relations islamo chrétiennes, qui a comme premier but de sensibiliser les chrétiens et les communautés à la rencontre avec leurs frères musulmans.

 

4.      Conditions et exigences de la rencontre selon l’Eglise après Vatican II

Le dialogue n’est pas quelque chose de théorique ni de marginal ni de facultatif. Il est normal et même nécessaire dans un monde pluraliste. Il y a, cependant, certaines conditions et exigences à respecter pour que le dialogue soit fructueux.

Ø  Il faut  avoir une certaine connaissance de ce que croit mon interlocuteur. Si je ne connais rien de l’islam, il se peut que je craigne de parler avec les musulmans, en croyant. Je craindrai peut être de les blesser avec ce que je dis ; alors que, si je connais leur religion, cela pourra m’aider à entrer en contact, à trouver le juste langage, à les comprendre, à apprécier les richesses de leur foi et de leur vie religieuse.

 

Il faut que j’aie une vraie connaissance de ma propre tradition religieuse. Si je ne suis pas bien enraciné dans ma foi, je ne pourrai pas répondre aux questions qui me sont adressées.

 

Il faut « élargir l’espace de sa tente » (Is. 54,2) et accepter que nous sommes tous en chemin, que nous cheminons vers la vérité qui  est Dieu seul et qui se situe au- delà de moi et de mon interlocuteur. Si, pour nous chrétiens, Jésus est la parfaite relation du père, il  faut, cependant, toute de suite ajouter que nous n’avons pas tout compris de lui, que nous avons encore des choses à apprendre.

 

Il est évident qu’une dose de modestie dilue dans une tasse d’humilité sont nécessaires dans le dialogue. Celui qui n’a pas cet esprit se heurtera vite à l’opposition.

 

La rencontre islamo chrétienne, pour être vraie et authentique, doit être vécue et enraciner dans la foi de Dieu, soutenue par un esprit de prière, et doit conduire à une action commune. Je dois me situer au niveau de mes convictions spirituelles les plus profondes. Pour pouvoir estimer mes frères musulmans et attendre d’eux un réel échange et un enrichissement, je dois les regarder comme mes égaux et comme mes frères, croyants comme moi, cherchant la volonté de Dieu, travaillant comme moi pour un monde meilleur.

 

Je poursuis le dialogue, malgré les difficultés, dans la confiance. Je ne suis pas seul dans le dialogue. C’est aussi l’œuvre de l’Esprit, qui est au travail en moi et dans l’autre. Dieu donnera le fruit en temps voulu. Mais il nous est demandé beaucoup de courage et de patience.

 

5.      Le but final du dialogue islamo-chrétien

 le dialogue islamo chrétien ne vise pas, comme l’œcuménisme entre les religions chrétiennes, l’unité ni la communion dans la foi. On ne vise pas à partager la même Parole de Dieu et la même Table du Seigneur. La foi musulmane et la foi chrétienne restent fondamentalement divisées sur des points essentiels, ce qui empêche d’envisager l’union.

 

- Le but n’est évidemment pas de convertir l’autre et de le faire changer de religion. Cela serait seulement un changement de tactique dans le prosélytisme.

 

Pour nous chrétiens, le dialogue avec les musulmans présente un double but :

- nous laisser édifier par ce qui est l’œuvre de Dieu dans l’islam ;

- poser de notre côté, des gestes qui stimulent l’islam et les musulmans à s’ouvrir aux valeurs de l’Evangile. C’est une valeur que le non chrétien rencontre aussi le témoignage vrai des chrétiens.

 

- Une vraie rencontre interreligieuse aboutit toujours à un enrichissement mutuel et est un bien pour l’humanité. Ainsi, dans le dialogue :

 

- Nous apprenons à nous respecter les uns les autres en tant que membres d’une unique famille humaine et comme croyants

 

- Nous apprenons à la foi à respecter nos différences et à apprécier les valeurs communes qui nous lient les uns aux autres.

 

- Nous apprenons à rejeter le fanatisme, l’extrémisme, les préjugés qui mènent à la violence

 

- Nous luttons ensemble contre l’idolâtrie dans le monde    

 

-  Nous travaillons ensemble pour un monde meilleur, une paix durable, une justice sociale, en somme une anticipation du bonheur éternel.

Conclusion

            Le dialogue religieux est un acte de foi. Alors, dialoguons.     

 

Publié dans SPIRITUALITE

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